Dessin (craie et fusain), 162x128cm, 2012

 

Avant toute intervention graphique, le papier est plié et positionné sur des marches. Les plis s'ajoutent au support contraignant de ces dernières pour créer un nouvel espace, qui se rapproche d'un jeu d'escalier irrégulier en volume. Ensuite divers médiums sont utilisés comme le fusain, le crayon, la craie et le feutre pour inscrire un mouvement circulaire plus ou moins large, énergique et répétitif sur toute la surface du papier. Les limites rencontrées sont celles du corps (taille, mouvements ascendants et descendants, nombre de répétitions), la grande taille et la nature du support, la qualité du médium utilisé (dureté, finesse...) et surtout le rapport entre les trois. Enfin ce qui est produit est accroché au mur et remis en volume selon les plis pour prendre une forme nouvelle qui engendre un effet dynamique dans le dessin qui s'ajoute à celui du trait.

La variation des marches et des plis crée des événements qui heurtent le geste et influence le mouvement. Sa continuité est brisée, il s'inscrit alors dans une suite de rebondissements successifs et saccadés qui se traduisent de façon rythmique dans le tracé. Le crayon chute pour rebondir sans cesse, pour finalement construire de l'ordre dans le désordre. Malgré un certain contrôle dans la forme du geste et l'énergie insufflée dans le mouvement, les heurts provoqués par les obstacles rencontrés induisent leur propre dynamique sous forme d'un jaillissement, qui entraîne une vibration dans les lignes de force et la direction du trait. L'accrochage sur un plan vertical et non incliné constitue quant à lui une nouvelle composition des dynamiques des étapes précédentes, qui varie selon la place du regardeur.